Selon l’INSEE, portée notamment par les progrès de la médecine, l’espérance de vie à la naissance en France a énormément progressé au fil du temps (par exemple : + 18 ans depuis 1947), atteignant, en 2019, 85.6 ans pour les femmes et 79.7 ans pour les hommes. Mais, ces chiffres sont l’arbre qui cache la forêt. D’une part, pour différentes raisons, cette progression s’est nettement ralentie ces dernières années. D’autre part, ils ne constituent qu’une moyenne masquant de nombreuses disparités. Ainsi, même si le nombre de centenaires a été multiplié par vingt ces quarante-cinq dernières années, ils ne représentent que 0.3 % de la population française. Et chacun d’entre nous a sans doute malheureusement déploré la mort d’un proche beaucoup plus jeune, du fait d’une maladie. Vieillir serait donc inéluctable ?
Vieillir serait donc inéluctable ?
Eh bien, non ! Car des travaux, réalisés en 1985 par Elisabeth Blackburn, Carol Greider et Jack Szostak, et récompensés en 2009 par le prix Nobel de médecine, ont permis d’identifier une enzyme naturelle capable d’inverser le processus : la télomérase. A quoi sert-elle ? A allonger les télomères. À ce stade, sauf à avoir fait de longues études scientifiques, vous n’êtes pas plus avancé, et quelques explications s’imposent. En effet, dès 1971, un biologiste russe, Alekseï Olovnikov, a émis l’hypothèse que la taille de nos télomères – qui correspondent, au sein de notre ADN, aux extrémités des chromosomes – influe sur notre vieillissement : plus ils sont courts, moins nos cellules se régénèrent à l’identique. Agir sur leur longueur faciliterait donc la juste reproduction de nos cellules et, par voie de fait, repousserait la sénescence. Mais alors, que peut-on faire pour aider notre organisme à développer cette enzyme ?
Les habitudes de vie sont déterminantes
Le docteur Elisabeth Blackburn, qui a co-écrit le livre « L’effet Télomère » avec sa consœur Elissa Epel, suggère, dans un premier temps, de réaliser une auto-analyse sur votre mode de vie, vos habitudes alimentaires, votre exposition au stress et la façon dont vous subissez votre environnement. En effet, sans surprise, plusieurs études recommandent d’exercer de manière régulière des activités physiques qui, en plus de brûler les graisses nocives aux cellules et éliminer les toxines, favoriseraient la production de télomérase. Pour les non-sportifs, rassurez-vous : il n’est pas nécessaire de courir vous abonner à une salle de sport ou de vous ruer sur le vélo d’appartement ou le rameur actuellement en promotion sur votre site de télé-achat ! Privilégiez plutôt, dans la mesure du possible, les déplacements à pied et les balades au vert dans notre belle contrée, à raison d’au moins une demi-heure quotidienne en moyenne.
Par ailleurs, une alimentation saine, associée à des breuvages peu ou pas riches en sucre et/ou en alcool, vous apportera les antioxydants – dont le rôle est de protéger la cellule et ses composants des effets délétères des radicaux libres – essentiels à la bonne santé des télomères : oméga-3, vitamines C et E, bêta-carotène, ainsi que les vitamines B3 et B9 utiles à la réparation et au maintien de l’ADN. On pense alors bien évidemment au régime crétois (ou méditerranéen), principalement composé de fruits et légumes, frais ou secs, d’aliments céréaliers peu raffinés (le pain blanc en est donc exclu), de viande en faible quantité (et principalement blanche), et de poisson, le tout cuisiné à base d’huile d’olive et de fines herbes aromatiques…et accompagné d’un verre de raki ! Il n’est donc pas obligatoire de renoncer à la boisson anisée typique de notre région (mais à boire avec modération seulement) …
Prendre soin de ses télomères, c’est possible !
Bien sûr, il est également possible d’avoir recours à des compléments alimentaires comprenant les nutriments requis. Mais il convient de toujours vous assurer que vous n’êtes pas dans un excès de supplémentation, non seulement inutile mais qui pourrait par ailleurs conduire à un effet contraire. Votre médecin est le plus à même de vous conseiller dans ce domaine. Enfin, le docteur Dominique Rueff, qui a publié plusieurs ouvrages sur la nutrition et son rôle préventif et adjuvant dans de nombreuses maladies, et qui, à ce titre, a suivi de près la recherche sur les télomères, recommande d’avoir recours à l’astragale, plante asiatique utilisée depuis fort longtemps en médecine traditionnelle chinoise et ayurvédique, et dont les bienfaits pour l’organisme seraient légion. Des études restant à confirmer auraient démontré l’efficacité sur la télomérase de sa molécule de synthèse, la cycloastragenol.
En conclusion, vieillir n’est donc pas une fatalité. En prenant soin de vos télomères, c’est à vous-même que vous rendrez service.
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