Vous adorez la Provence ? Vous pensez, à juste titre, que c’est une des plus belles régions de France ? Outre ses paysages exceptionnels, son littoral pour sa façade méditerranéenne et son ensoleillement, elle recèle de nombreux trésors architecturaux. Entre ponts, canaux et cathédrales, des projets imposants ont été menés par des visionnaires. Partons à la rencontre de trois personnages illustres qui ont contribué à façonner ce territoire et l’architecture provençale.

Lorsque Michel Mazarin entre à Aix-en-Provence 

Il ne fait aucun doute que le prestige de son frère, le Cardinal Jules Mazarin a permis à Michel, son cadet, de devenir archevêque dans la ville d’Aix-en-Provence. C’est le pape Innocent X qui le nomme à cette fonction qu’il exercera de 1645 jusqu’à sa mort. Il n’est pas seulement archevêque mais aussi vice-roi de Catalogne et ambassadeur extraordinaire à Rome. Investi de ces nombreux pouvoirs, il dispose des moyens nécessaires pour entreprendre des travaux de grande envergure au cœur de la cité aixoise. Après avoir demandé l’autorisation au suzerain Louis XIV de faire abattre le rempart sis au sud, il va y édifier un nouveau quartier. Celui-ci est encore connu aujourd’hui sous le nom de « quartier Mazarin ». Quatre voies, la rue Cardinale, la rue Saint-Michel, aujourd’hui rue Goyrand, la rue Mazarine et la rue Saint-Sauveur vont s’ouvrir. Sur leurs flancs, des hôtels particuliers vont s’élever et donner un lustre très romain à cette ville. C’est l’architecte Jean Lombard qui va conduire ces travaux qui marqueront l’architecture provençale. Grâce à lui, la postérité célèbre un quartier majestueux en forme de damier.

Henri-Jacques Espérandieu, un marseillais qui a façonné l’architecture provençale

 

Alors qu’il est natif de Nîmes, Henri-Jacques Espérandieu va bouleverser la physionomie de la cité phocéenne. Lui-même issu d’une famille protestante, il va construire les plus beaux monuments religieux du XIXème siècle. À son actif, celle qu’on surnomme la « Bonne mère » ou Notre-Dame de la Garde. Ce chantier titanesque dure 21 ans et le bâtiment reste inachevé à la mort de l’architecte. En effet, il s’agissait au départ d’un simple agrandissement de la chapelle médiévale pour se transformer, à la demande du père Bernard, l’aumônier du lieu, en l’édification d’un nouveau sanctuaire. Même s’il ne pourra le contempler achevé, tous ses successeurs considèrent Espérandieu comme son seul architecte. Cependant ce bâtisseur de cathédrales a d’autres réalisations dans son escarcelle. Ainsi, la cathédrale de la Major, pour laquelle il contribua pendant deux ans, mais aussi le Palais Longchamp ainsi que le Palais des Arts contribuent à façonner l’architecture provençale. On peut vraiment en conclure que la ville de Marseille serait dépourvue de panache sans avoir reçu le concours de cet architecte hors du commun.

Jean-François Mayor de Montricher, un ingénieur qui irrigue

Que serait Marseille sans son canal drainant les eaux de la Durance et lui ayant valu son expansion ? C’est donc à ce polytechnicien et ingénieur du corps des ponts et chaussées que la cité doit son approvisionnement en eau douce. En 1836, il est nommé ingénieur du département, attaché à l’arrondissement de Marseille. Débute alors son projet de canal de dérivation de 82 kilomètres des eaux de la Durance pour l’alimentation de la ville en eau douce. Il manifeste son ingéniosité pour sa conception de canal gravitaire en tracé direct sans passer par Aix-en-Provence. Son pont-aqueduc de Roquefavour sera aussi plébiscité plutôt qu’un pont-siphon. Mais, le canal de Marseille dont il dirige les travaux de construction de 1838 à 1848 reste son œuvre magistrale si bien que les Marseillais reconnaissants lui organisèrent de remarquables obsèques à sa mort qui, de manière ironique, eut lieu lors de l’assèchement du lac Fucin en Italie.

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