Site naturel faisant partie des plus exceptionnels de France, non seulement par son envergure (il s’étend sur plus de vingt kilomètres de côtes entre Marseille et Cassis), mais aussi par son côté spectaculaire (on a, souvent, affaire à de grandes falaises abruptes dénuées de végétation), les Calanques de Cassis sont constituées d’une succession d’anses et de criques (près de trente) toutes plus majestueuses les unes les autres. Leur nom vient du provençal calenco, qui désigne une vallée creusée par une rivière puis récupérée par la mer. Car, comme le témoigne la grotte Cosquer, située sous la pointe de Morgiou, et dont une réplique a été construite à côté du Mucem à Marseille, l’homme y a vécu alors que le littoral était à plusieurs kilomètres.

Les célèbres calanques de Cassis

D’abord principalement lieux de pêche et d’activités agricoles et pastorales, les Calanques de Cassis ont ensuite servi de vigies militaires défensives avant que ne s’y développent des activités industrielles telles que l’exploitation de pierre, l’extraction de chaux, ou la production de produits chimiques, toutes aujourd’hui abandonnées.

Mais alors, pourquoi plus de 3 millions de visiteurs y viennent chaque année ? Pour la beauté des paysages, très différents d’un point de vue à l’autre, pour le plaisir de s’y balader, sur de courtes ou longues distances, pour s’y baigner ou s’y reposer sur une des rares plages existantes. Certains même y pratiquent l’escalade, le canoé-kayak ou la plongée sous-marine ! Les occasions de se détendre ou d’être dépaysé ne manquent donc pas aux Calanques de Cassis.

Pour s’y rendre, dans la mesure où presque aucune (je pense qu’il manque route) n’est accessible en voiture, particulièrement l’été, et sauf dérogation locale (exemple : une réservation à l’unique restaurant de la calanque de Morgiou peut vous en donner la possibilité), le mieux semble être de passer d’abord par la charmante ville de Cassis (dont, pour rappel, le « s » final ne se prononce pas), dominée par le Cap Canaille (qui culmine à 363 m d’altitude), et qui vous enthousiasmera par son joli petit port de plaisance, ses bars et restaurants, et ses ravissantes ruelles d’un autre temps.

Néanmoins, et particulièrement les week-ends estivaux, où l’affluence est très forte et le stationnement difficile en pleine commune, il est recommandé d’aller se garer au parking des Gorguettes, grand et gratuit, et d’emprunter une navette (1.60 € A/R, gratuite pour les moins de 6 ans ; départ : toutes les 20 mn) pour rejoindre la Calanque de Port-Miou ou le centre-ville (accessible à pied en 30 minutes).

À partir de là, deux choix principaux s’offrent à vous : vous engager sur un sentier pour découvrir les Calanques de Cassis de l’intérieur (et souvent en hauteur, avec vue sur la mer Méditerranée, que le soleil fait scintiller) ou embarquer à bord d’un bateau et les admirer au plus bas, bercé par le doux mouvement des vagues.

Les itinéraires de la ville de Cassis

Au départ de Cassis, la balade la plus courante rejoint la Calanque d’En-Vau – au relief exceptionnel, et offrant une splendide vue panoramique – après être passé par celles de Port-Miou, où plus de 600 bateaux sont accostés, et Port-Pin, très appréciée pour sa plage de sable fin et de galets. Sans arrêt, et sans se presser, il faut compter environ deux heures depuis le centre-ville pour parcourir ce circuit. Néanmoins, étant donné que les chemins empruntés sont parfois raides et parsemés de cailloux qui peuvent être glissants, il est préférable d’y marcher avec de bonnes chaussures. N’oubliez pas non plus de prendre de quoi vous hydrater car, rappelons-le, il peut y faire très chaud et aucun point d’eau ne jalonne ce parcours.

Pour les marcheurs plus aguerris, plusieurs itinéraires permettent de réaliser la traversée du massif des Calanques d’ouest en est. En particulier, il faut compter jusqu’à 12h de randonnée au plus près du bord de mer pour rallier la Calanque de Callelongue depuis Cassis. Plus direct, le sentier GR 51-98 vous en prendra la moitié. Mais des parcours plus courts permettent de vous rendre à quelques-uns des points de vue les plus remarquables du site, tels que le sommet de Marseilleveyre, le belvédère de Sugiton, ou le col de la Candelle.

Après cette marche, de préférence matinale, pourquoi ne pas monter sur un bateau, et vous rafraichir à la faveur des embruns ? Au départ de Cassis ou de Marseille, plusieurs compagnies maritimes proposent, sans réservation, et pratiquement toute l’année, des circuits commentés de durée et de longueur variables. A titre d’exemple, la balade aller-retour depuis le port de Cassis jusqu’à la Calanque d’En-Vau vous enchantera pendant une heure, pour un coût d’environ 20 € par adulte. Mais d’autres trajets plus complets sont possibles.

D’autres sociétés, sur des embarcations plus petites, présentent des excursions personnalisées comprenant des escales, des baignades, ou de la plongée sous-marine, pour un prix débutant à 60 € par adulte. A noter que l’eau de mer est souvent plus fraîche qu’ailleurs aux abords des Calanques car les falaises tombent droit sous la mer sans réel plateau côtier et que de nombreuses sources d’eau douce s’y versent encore.

Une fois revenu sur terre, et pour les plus sportifs, il est encore possible de vous envoler. Eh oui ! Car, avec environ 3400 voies répertoriées (dont 1000 d’aventure), les Calanques de Cassis constituent aujourd’hui l’un des plus célèbres sites d’escalade en France et en Europe.

Vous l’avez donc compris : il y a de quoi faire aux alentours de Cassis ! Mais sachez que l’accès au parc national des Calanques, s’il est la plupart du temps libre, est réglementé du 1er juin au 30 septembre, compte-tenu des risques d’incendie, mais aussi pour protéger la faune et la flore de la surfréquentation des lieux. Il est donc vivement conseillé de vous renseigner avant de vous y rendre.

Mais une chose est certaine : vous n’oublierez plus jamais cet endroit après l’avoir visité.